Publication de la Correspondance musicale de Paul Claudel

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Si l’on connaissait, depuis longtemps, les lettres que Paul Claudel a échangées avec Darius Milhaud, il n’en était pas de même des autres correspondances du poète avec des musiciens. Or, tout au long de sa vie, Claudel a été sollicité par des compositeurs : Florent Schmitt qui, en 1909, a imaginé un projet d’opéra sur Tête d’Or, puis, en 1922, Jacques Benoist-Méchin sur La Ville. En 1927, la rencontre avec Germaine Tailleferre est à l’origine de la réalisation d’une musique de scène pour Sous le rempart d’Athènes, tandis qu’un déjeuner avec Edgar Varèse aurait dû déboucher sur une collaboration inattendue. En 1934, le compositeur allemand Walter Braunfels écrit un opéra sur L’Annonce faite à Marie. Surtout, sous l’égide d’Ida Rubinstein, naît la même année la collaboration avec Arthur Honegger, considérable par l’importance et la qualité des œuvres produites : Jeanne d’Arc au bûcher, La Danse des morts, et la musique du Soulier de satin mis en scène par Jean-Louis Barrault en 1943. En 1938, la même mécène tente de réunir Claudel et Strawinsky sur un projet commun finalement abandonné. Enfin, en 1953, le poète reçoit une commande de l’Unesco qui l’amène à collaborer avec Paul Hindemith pour un Cantique de l’Espérance, bientôt inséré au sein d’une Suite lyrique en trois parties. À cela s’ajoute la correspondance poursuivie avec Joseph Samson, maître de chapelle de la Cathédrale de Dijon, mais aussi compositeur et critique littéraire.

Cet ouvrage rassemble ces différentes correspondances, pour la plupart jusque-là inédites. Elles permettent de pénétrer au sein du travail de collaboration entre l’écrivain et ses musiciens, de suivre l’histoire de ces œuvres, mais aussi de découvrir la pensée musicale de Claudel, étonnamment moderne et originale.

Paul Claudel, correspondance musicale, réunie, présentée et annotée par Pascal Lécroart, Genève,
Editions Papillon, « 7e note », 2007.